Un magnifique poème de Samih al-Qasim, palestinien de 1948 (1939-2014)
Je résisterai
Je perdrai peut-être – si tu le désires – ma subsistance
Je vendrai peut-être mes habits et mon matelas
Je travaillerai peut-être à la carrière comme portefaix, balayeur des rues
Je chercherai peut-être dans le crottin des grains
Je resterai peut-être nu et affamé
Mais je ne marchanderai pas
O ennemi du soleil
Et jusqu’à la dernière pulsation de mes veines
Je résisterai
Tu me dépouilleras peut-être du dernier pouce de ma terre
Tu jetteras peut-être ma jeunesse en prison
Tu pilleras peut-être l’héritage de mes ancêtres.
Tu brûleras peut-être mes poèmes et mes livres
Tu jetteras peut-être mon corps aux chiens
Tu dresseras peut-être sur notre village l’épouvantail de la terreur
Mais je ne marchanderai pas
O ennemi du soleil
Et jusqu’à la dernière pulsation de mes veines
Je résisterai
Tu éteindras peut-être toute lumière dans ma vie
Tu me priveras peut-être de toute tendresse de ma mère
Tu falsifieras peut-être mon histoire
Tu mettras peut-être des masques pour tromper mes amis
Tu élèveras peut-être autour de moi des murs et des murs
Tu me crucifieras peut-être un jour devant des spectacles indignes
O ennemi du soleil
Je jure que je ne marchanderai pas
Et jusqu’à la dernière pulsation de mes veines
Je résisterai.
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Ce poème de SAMI AL QASIM , palestinien de 1948 ( 1939-2014 ) a été envoyé par Georges Ibrahim Abdallah*, pour ces vœux 2020.
Ce poème, c’est ce qui anime Georges. Et c’est la Palestine.
* Georges Ibrahim Abdallah : né en 1951 au Liban . Militant communiste libanais. Accusé de " terrorisme " ( ce qu’il a toujours nié ) il est emprisonné en France en 1984 et condamné à perpétuité . Libérable depuis 1999 , il est injustement maintenu en prison, notamment sur pression des USA et d’Israël , et cela malgré de nombreux témoignages internationaux et de manifestations de solidarité en faveur de sa libération .