liberté de circulation pour le Poète d’" Une Espérance dans la souffrance !"
Depuis plus de trois ans, Monsieur Ziad MEDOUKH essaie de voyager en France et dans des pays francophones pour de courtes périodes afin de participer à des conférences et colloques universitaires. Il essaie de sortir de Gaza, soit via le passage de Rafah, situé au sud de la bande de Gaza, à la frontière avec l’Egypte, soit via le passage d’Eretz au nord de la bande de Gaza, passage contrôlé par l’armée israélienne, pour passer par la Jordanie par l’intermédiaire du Consulat de France à Jérusalem.
Neuf tentatives en trois ans, mais en vain. Il n’arrive pas à sortir de Gaza. Sa dernière tentative de voyager a été mi-avril 2016, où il était invité en France en tant que professeur-chercheur à l’université du Havre, et conférencier dans un colloque international sur la Francophonie à Orléans. Malgré l’obtention du visa français et du permis jordanien, et malgré les efforts du Consulat de France à Jérusalem pour obtenir une autorisation israélienne de sortir via le passage d’Eretz, les autorités israéliennes n’ont pas donné suite. Elles ne répondent pas, ou disent que son dossier est en cours.
Comme Directeur du département de français de l’Université Al-Aqsa de Gaza , professeur, chercheur universitaire, coordinateur du Centre de la paix, poète, écrivain d’expression française ; il reçoit de cinq à six invitations chaque année pour participer à des conférences, colloques, séminaires universitaires, ou à des projets de recherche dans des universités francophones et des laboratoires de recherche, à signer des jumelages et parler de coopération scientifique universitaire, assister à la sortie de ses différents livres et recueils de poésie, en France et dans des pays francophones, ou pour recevoir des prix poétiques, littéraires et diplômes de mérite. Comme il est difficile pour lui de répondre à toutes ses invitations, vu son travail et ses différentes responsabilités administratives et pédagogiques à Gaza, il sélectionne deux ou trois rencontres par an, pour y participer, notamment dans de nouvelles villes ou nouvelles universités, afin de rencontrer des collègues et des personnes de la société civile et délivrer un message de paix de Gaza la vie au monde francophone.
Chaque fois, qu’il commence des démarches très longues pour pouvoir sortir de Gaza, et malgré l’obtention de toutes les autorisations nécessaires côtés palestinien, égyptien ou jordanien, il n’arrive pas à quitter Gaza pour une ou deux semaines. Il est systématiquement bloqué, comme toute la population civile sous blocus israélien depuis plus de neuf ans.
Le passage de Rafah est souvent fermé, et quand il s’ouvre, vu le nombre considérable de voyageurs étudiants et malades, qui ont priorité, il essaie de sortir via le passage israélien avec intervention du Consulat de France qui tente sans relâche d’obtenir une coordination israélienne, mais les Israéliens ne donnent pas de réponse favorable. Les autorités israéliennes parlent souvent de facilités pour Gaza et pour ses habitants, mais sur place, ils interdisent la sortie de Gazaouis de cette prison à ciel ouvert qu’est Gaza.
Nous citoyennes et citoyens de France, pour le droit de chaque être humain de notre planète, exigeons que soit immédiatement appliqué pour Ziad MEDOUKH, et pour tous les habitants et habitantes de Gaza invités ou voulant venir en France, l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen qui dit : 1) Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat
2) Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays.
le récit de Ziad Medoukh sur le blog de Médiapart
signons la pétition sur avaaz.org
Une espérance dans la souffrance ! - avril 2015
un poème de Ziad Medouh -
Sans fin,
Les jours succèdent aux jours,
Les saisons aux saisons.
Tristesse perpétuelle et effroyable réalité.
Pleur dans l’obscurité de la douleur,
Fracas du feu.
Sang,
Larmes et vacarmes des armes.
Montagne de ruines perpétuelle sur une terre insalubre,
Une terre éternelle accrochée au flanc des collines.
Souffrance d’un peuple qui déchire le cœur d’une pierre.
Familles entières brisées.
Interminable spoliation d’une population digne.
Outrages, déshumanisation et injure faite à des innocents.
Barbarie humaine qui a dépassé ses limites.
Une abomination et un acharnement de la part des extrémistes
Ces criminels impardonnables sans cœur et sans pitié
Aux yeux aveuglés par une haine insensée .
Qui sèment la mort et la désolation,
Qui font lâchement couler le sang des bébés
Et les bruler vifs dans les bras de leurs mères
Des enfants à l’âge de l’innocence et de l’insouciance,
Fracassés par une guerre barbare
Et une cruauté absolue et inqualifiable ,
Subissent l’assassin colonialiste dans leurs berceaux
Au milieux des jouets éparpilles,
Sans qu’un cri ne sorti de leurs lèvres
Silence assourdissant devant ces massacres incessants.
Résolutions jamais respectées par les colonisateurs.
Des médias qui restent dans le superficiel.
Un monde qui se complait dans une neutralité incompréhensible
Et qui continue de se plier devant leur chantage.
Voir nos enfants mourir devient normal pour la planète
Sans que les assassins soient attrapés et condamnés
Planète où la paix est tristement amputée ,
Où la culture d’impunité domine !
On fait basculer les valeurs fondamentales de l’humanité.
Trop d’horreur et trop de haine.
Trop de racisme abjecte et de grands crimes .
Une plaie au cœur des solidaires atterrés et dévastés,
Avec leurs larmes de sang et leur indignation
Qui essayent de consoler les opprimés,
Sans voix devant l’innommable.
En dépit des exactions, les causes justes vaincront,
Le rayon de soleil brillera,
Et le rameau d’olivier surgira
Car nos âmes sont pleins de sagesse.
C’est dans la grisailles des jours naissants
Que s’enfuient les promesses de lendemains éblouissants
Et la face lumineuse de l’humanité
Fait ressortir sa force obscure !
Le dynamisme et la ténacité d’un peuple debout
Sont une victoire !
Face à l’impitoyable injustice de l’occupant,
Courage et obstination de ce peuple privé de tout,
Volonté intacte et farouche de lutter contre la folie meurtrière,
Pugnacité unique de transcender l’horreur en beauté.
C’est un sourire radieux qui combat pour la vie, sans armure.
C’est un esprit de résistance intacte qui n’a pas reculé d’un pouce.
C’est un flambeau pour que renaisse enfin la paix.
Palestine , face aux outrages du temps qui file, résiste.
Palestine, face à la parodie burlesque des droits de l’homme, existera.
Palestine, face à la conscience atrophiée du monde, vaincra .
Palestine, avec sa force vitale, gagnera .
Palestine, avec l’espoir chevillé au corps, vivra.
Palestine , dans la nuit du monde et dans l’espérance,
Affirme sa foi dans l’avenir de l’humanité,
L’espérance d’une nouvelle aurore aux mille soleils étoilés.
*****
Ziad Medoukh obtient le Diplôme d’Honneur pour ses poèmes en français
Ziad Medoukh, directeur du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza en Palestine, poète et écrivain d’expression française, a obtenu le Diplôme d’Honneur pour l’ensemble de ses poèmes en français en 2015. Diplôme délivré par l’Association Rencontres Européennes-Europoésie qui a fêté ses 25 ans cette année.
Outre cette récompense, Ziad Medoukh a obtenu le premier prix de la Francophonie lors de ce même concours international de poésie 2015.
Ziad Medoukh, a déjà gagné le premier prix l’année dernière pour son poème « A la mère palestinienne », lors du Concours Europoésie 2014.
Il a déjà publié trois recueils de poèmes en français sur Gaza et la Palestine, deux en France et un au Québec, ainsi qu’un livre sur la dernière offensive israélienne sur la bande de Gaza en été 2014.
Ses poèmes sont considérés par le jury comme un cri libre et intense qui s’élève au-dessus des murs et du blocus de la honte. Ses mots sont universels de vérité et de sagesse. C’est la plume palestinienne de la paix qui montre la dignité et le courage d’un peuple résistant.
Cette récompense est certes une reconnaissance de son talent poétique, mais aussi, celle de son engagement auprès des jeunes de Gaza, et surtout, celle de la noblesse de la cause palestinienne. Elle montre l’importance de la poésie et de la culture dans la lutte pour la liberté et pour la dignité.
Ziad Medoukh qui a été nommé Ambassadeur de la paix en mars 2014 , n’a pas pu recevoir ce diplôme en main lors de la cérémonie organisée dans la capitale française , à cause du blocus israélien et de la fermeture des frontières qui relient la bande de Gaza à l’extérieur.
Ziad Medoukh est toujours bloqué dans sa prison à ciel ouvert, comme toute la population civile de cette région sous blocus israélien depuis plus de huit ans.
Ziad Medoukh remercie de leur soutien tous les amis et solidaires, partout dans le monde . Il poursuivra son combat avec ses mots, sa poésie et sa plume pour la levée du blocus israélien, pour la liberté de la Palestine, et pour une paix durable qui passera avant tout par la justice.
[**les autres articles sur le site de Palestine13*]
le 6 octobre 2015 : le cri de révolte de Ziad Medoukh
Poème "O mère de Palestine" de Ziad Medoukh
avril 2015 : Ziad Medoukh : « À Gaza, on résiste pour exister et on existe pour résister »
Bonjour Gaza la vie