Une trêve bienvenue, mais l’urgence demeure d’un cessez-le-feu total et permanent
Photo : attaque israélienne dans un quartier de Gaza à 5h45 du matin le vendredi 24 novembre 2023. Crédit : Motaz Azaiza.
L’Association France Palestine Solidarité espère que l’accord passé entre le gouvernement israélien et le Hamas, dont la mise en œuvre doit commencer ce 24 novembre, va se réaliser pleinement.
Des dizaines de femmes et d’enfants israéliens otages des groupes armés palestiniens devraient pouvoir rentrer chez eux et des dizaines de femmes et de jeunes palestiniens emprisonnés par Israël également. Ce sont des vies qui vont pouvoir commencer à se reconstruire auprès de leurs familles, et c’est évidemment positif.
Ces libérations sont une lueur d’espoir, mais ne soyons pas dupes, ce qui reste vital pour la population de Gaza, c’est l’urgence d’un cessez-le-feu total et permanent associé à la libération de tous les otages israéliens et de tous les prisonniers palestiniens.
Qu’un moment de répit soit enfin accordé aux centaines de milliers de personnes qui, à Gaza, se trouvent affamées, sans eau, sans médicament, dans une détresse absolue était une question de survie. Mais il faut que la levée du blocus soit complète et sans restriction, que les secours, l’eau, l’essence, la nourriture, les médicaments, puissent entrer de toute urgence par plusieurs voies d’accès, au nord comme au sud de la Bande de Gaza.
Les dernières informations publiées montrent qu’on en est encore loin et jusqu’au dernier moment avant l’heure fixée pour la trêve, Israël a continué de bombarder massivement la bande de Gaza, ajoutant des dizaines de victimes aux 14.000 déjà recensés.
C’est pourquoi l’Association France Palestine Solidarité continue d’exiger du, gouvernement français qu’il fasse pression sur Israël pour que cette trêve se transforme en cessez-le-feu permanent.
L’arrêt de l’agression d’Israël contre le peuple palestinien doit aussi concerner la Cisjordanie, soumise de manière toujours plus importante et brutale à la violence conjuguée des colons et de l’armée d’occupation.
La liste des 300 noms de prisonniers politiques libérables est un début certes positif, mais elle est bien peu de chose au regard des 3000 arrestations dont 200 mineurs depuis le 7 octobre en Cisjordanie ; sans compter les milliers de travailleurs palestiniens de Gaza qui ont été arrêtés, maltraités, humiliés, torturés pour certains et maintenant les rafles dans la Bande de Gaza : des médecins et soignants arrêtés, des milliers de Palestiniens aux mains de l’occupation dans une zone de non-droit total ! Cette vague massive d’arrestations des Palestiniens doit cesser !
La volonté proclamée par le gouvernement israélien "d’éradiquer" le Hamas, alors qu’il en a favorisé le développement, ne mènera qu’à toujours plus de malheurs pour les peuples palestinien et israélien. Le véritable objectif de la guerre atroce menée par Israël contre le peuple palestinien reste le nettoyage ethnique et la dépossession de sa terre : c’est le but à peine masqué de la destruction en cours de la Bande de Gaza ; c’est aussi l’objectif qui est visé par le vol méthodique de la terre et le déplacement forcé d’un maximum de communautés en Cisjordanie. C’est cette entreprise criminelle qu’il faut stopper.
La mobilisation internationale pour un cessez-le-feu immédiat commence à porter ses fruits. Amplifions-la pour que la trêve devienne un véritable cessez-le-feu, total et durable, accompagné de la libération de toutes les personnes emprisonnées de part et d’autre.
L’accord très partiel dont la mise en œuvre commence ce 24 novembre montre que cette voie est possible. Il n’y a pas de solution militaire. Seule une solution politique passant par la reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple palestinien permettra d’assurer la sécurité de tous sur cette terre.
Source : Le Bureau National de l’AFPS,
24 novembre 2023