Un cessez-le-feu et « la fin de l’impunité » au Moyen-Orient, demande un rassemblement de 150 ONG
« Ne pas agir maintenant est un choix », ont dénoncé ces organisations dans un communiqué dans lequel elles accusent Israël d’avoir détruit Gaza et d’être en train de détruire le Liban.
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En marge de la Conférence de Paris organisée pour soutenir le pays du Cèdre, un groupement de 150 ONG internationales, principalement investies dans le développement et l’humanitaire, a appelé ce jeudi à « un cessez-le-feu à Gaza, au Liban et en Israël, ainsi qu’à la fin de l’impunité dans un contexte de catastrophe humanitaire croissante et d’escalade des conflits régionaux ».
« Nous, les organisations soussignées, appelons tous les États membres des Nations unies à garantir un cessez-le-feu immédiat à Gaza, au Liban, en Israël et dans la région, et à mettre fin à l’impunité qui a permis la poursuite et l’escalade des atrocités commises par les forces israéliennes à l’encontre des civils », peut-on lire dans le communiqué. « Sans responsabilité, il n’y aura pas de lignes rouges », ont ajouté les ONG, parmi lesquelles figurent notamment le Lebanese Center for Human Rights, ainsi que plusieurs associations religieuses et communautaires – le Jewish Network for Palestine ou encore les Quakers in Scotland. Oxfam et Emmaüs International font partie des organisations les plus importantes de la liste.
Dans leur communiqué, les ONG décrivent la guerre lancée par Israël contre Gaza, après l’offensive du Hamas ayant fait plus de 1 000 morts le 7 octobre 2023, comme « le plus récent et le plus horrible déferlement de violences de l’occupation israélienne du territoire palestinien, qui dure depuis des décennies ».
« Après une année de massacres et de destructions inconcevables, les schémas de violences contre les civils perpétrés par les forces israéliennes s’étendent et s’intensifient de Gaza au Liban, tandis que les tirs de roquettes par des groupes armés au Liban se poursuivent. Nous sommes maintenant au bord du précipice d’une dévastation encore plus importante dans toute la région », poursuivent-elles.
« Ne pas agir maintenant est un choix – un choix qui échouera à stopper et à prévenir de futures atrocités », enchaîne le communiqué, avant de souligner que la Commission d’enquête des Nations unies a conclu une semaine plus tôt « qu’Israël avait commis des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et d’extermination en menant des attaques incessantes et délibérées envers le personnel et les installations médicales à Gaza ».
Mépris pour le droit international
Les ONG ajoutent que « le mépris flagrant de la communauté internationale pour le droit international et l’impunité totale du gouvernement israélien à Gaza, en Cisjordanie et maintenant au Liban, ont créé de nouveaux précédents dangereux pour la conduite de la guerre ».
Après un an de guerre, Gaza est pratiquement en cendres, et plus de 43 000 Palestiniens ont été tués par les bombardements israéliens, dont l’armée et l’économie sont largement subventionnés par les États-Unis. Les affrontements entre le Hezbollah et l’armée israélienne, qui échangeaient des tirs à la frontière entre le Sud-Liban et le nord d’Israël depuis le 8 octobre 2023, ont pris une nouvelle dimension cet été, avec des bombardements israéliens qui se sont étendus à la Békaa, à la banlieue sud de Beyrouth ainsi qu’à d’autres régions du pays, et des assassinats effectués par des drones dans des zones civiles. Plus de 2 500 Libanais sont morts, dont une majorité depuis fin septembre.
Le parti chiite, soutenu par l’Iran mais qui ne possède pas les mêmes moyens que l’armée israélienne, tente de contenir l’offensive terrestre de l’armée israélienne au Sud-Liban et a envoyé plusieurs drones et missiles sur des cibles situées loin de la frontière, notamment dans les banlieues de Haïfa et de Tel-Aviv.
Dans leur réquisitoire, les ONG dénoncent le fait que « les forces israéliennes ont émis des ordres de déplacement couvrant plus de 84 % du territoire de Gaza et maintenant 25 % du territoire libanais ». Elles ajoutent que « ces ordres, combinés aux bombardements israéliens, ont entraîné le déplacement forcé d’environ 90 % de la population de Gaza et de plus de 800 000 personnes au Liban ».
Elles dénoncent aussi « le meurtre de plus de 300 travailleurs humanitaires palestiniens et internationaux, et de plus de 1 000 travailleurs de la santé à Gaza et de 95 travailleurs de la santé au Liban ». Elles accusent également l’armée israélienne d’avoir détruit le système de santé à Gaza et d’être en train de commettre le même crime au Liban, dénonçant au passage les attaques de la même armée contre la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), entre autres.
Source : L’Orient le Jour, 24 octobre 2024