Non à la destruction du village de Susiya en Palestine

mardi 21 juillet 2015

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SIGNEZ LA PETITION ADRESSEE A LAURENT FABIUS, Ministre des Affaires étrangères :

Monsieur le Ministre,

Citoyen(ne) soucieux(se) du respect des droits de l’Homme, je suis particulièrement inquiet(e) par la menace imminente de démolition pesant sur le village de Susiya en Cisjordanie.

La Haute cour de justice israélienne a donné l’autorisation à l’Administration civile de démolir le village de Khirbet Susiya, expulsant ainsi ses résidents de leurs terres. Pourtant, ceux-ci avaient fait appel suite au rejet de leur proposition de plan d’urbanisme pour le village, appel qui est toujours en attente. A tout moment l’Administration civile pourrait démolir les maisons du village, laissant ses résidents sans abris et dans des conditions difficiles. Ce mode opératoire permet aux autorités israéliennes de prendre le contrôle de nouvelles terres et d’évincer les communautés de la zone C. Bien que l’annexion ne soit officielle, la dépossession et l’annexion sont réelles sur le terrain.

Pourquoi agir maintenant ?

A tout moment, l’Administration civile israélienne (AC) pourrait démolir toutes les maisons et structures de Khirbet Susiya, un petit village palestinien situé dans les collines du Sud d’Hébron en Cisjordanie. Le 4 mai 2015, la Haute cour de justice a rejeté la demande de mesure provisoire qui aurait empêché l’AC de mettre en œuvre son ordre de démolition. La demande avait été faite à travers un recours présenté par les habitants du village, dernière mesure possible dans leur bataille contre la décision des autorités israéliennes de les transférer de force de leur foyer situé en zone C, à la zone B ou A. Cette mesure est partie intégrante de la politique israélienne d’annexion de facto de la zone.

Pourquoi des ordres de démolitions ont-ils été émis ?

Les résidents de Khirbet Susiya ont été expulsés de leur village d’origine dans les années 1980, après que l’AC l’ait déclaré « parc national ». Ils se sont donc installés sur leurs terres agricoles mais les autorités israéliennes ont tenté de les expulser à nouveau. Après une bataille juridique prolongée, les habitants ont pu rester sur leurs terres, mais l’AC émit des ordres de démolition concernant toutes les maisons, et refusa le plan d’urbanisme que les résidents avaient élaboré pour le nouveau village. Ceux-ci se sont alors adressés à la Haute cour de justice avec l’aide de l’ONG israélienne Rabbis for Human Rights. Ils ont soulevé le fait que l’AC avait rejeté leur plan sur des bases discriminatoires, et ont demandé à la Cour de suspendre l’ordre de démolition le temps qu’elle étudie le recours. Le juge Noam Solhberg a rejeté la demande.

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Pourquoi la démolition constitue une expulsion ?

Sans maisons dans lesquelles vivre, les résidents se retrouveront sans toit, dans des conditions désertiques difficiles. Démolir toutes les structures du village constituerait un acte illégal et cruel. Le droit international humanitaire interdit la démolition de maisons dans de telles circonstances, ainsi que le transfert forcé d’une population sous occupation. Par expérience, si les résidents sont forcés de quitter leurs terres, les colons en prendront le contrôle avec le soutien de l’Etat, comme ils l’ont déjà fait sur 300 hectares du village.

Susiya dans une perspective globale

L’histoire de Khirbet Susiya est l’histoire de beaucoup d’autres communautés palestiniennes de la zone C. Pendant des années, les autorités israéliennes ont utilisé de nombreux moyens pour pousser les Palestiniens de la zone C vers les zone A et B, s’appuyant sur des lois d’urbanisme. La plupart des Palestiniens en zone C vivent dans des villages que les autorités israéliennes refusent de connecter aux réseaux d’électricité et d’eau. Les résidents n’ont d’autre choix que de construire sans permis et vivent constamment sous la menace de démolition et d’expulsion. Parallèlement, dans la même zone, des structures sont construites illégalement dans les colonies et avant-postes israéliens. Non seulement l’AC ferme les yeux sur ces cas, mais aide activement les colons en les connectant aux réseaux d’électricité et d’eau.

Il ne faut surtout pas laisser la routine de la colonisation, de l’occupation et du blocus de Gaza entrer dans l’ordre des choses. Le temps presse. L’heure est moins que jamais à chercher des alibis à l’inaction. Seule une intervention extérieure peut contraindre Israël à la remise en cause fondamentale d’une politique qui lui paraît aujourd’hui consubstantielle. Ces violations continues du droit international nécessitent évidemment une condamnation ferme, mais surtout une intervention ferme et sans ambigüité vis-à-vis d’Israël.

La France qui veut jouer un rôle pour « imposer la paix » dans cette région du monde doit tout faire pour empêcher ce désastre. Il en va de sa crédibilité surtout après son vote positif au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU au début du mois.

Au-delà de cette intervention urgente et indispensable, il est plus que temps que la France agisse à la hauteur de la situation et des enjeux : l’heure est venue de reconnaître l’État de Palestine, de mettre fin à l’impunité d’Israël et de sanctionner fermement la politique israélienne qui ne peut déboucher que sur le chaos.



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