Espoir ? Des discussions en vue d’un cessez-le-feu au Liban entre Nétanyahou et des émissaires américains

samedi 2 novembre 2024

Le Premier ministre israélien a rencontré jeudi deux Américains venus en Israël afin d’avancer vers un cessez-le-feu au Liban, soulignant qu’une trêve avec le Hezbollah devait garantir la sécurité de son pays.
JPEG - 112.4 ko Photo : Des personnes marchent sur le site d’une frappe israélienne, au milieu des hostilités entre le Hezbollah et les forces israéliennes, à Sidon, au Liban, le 30 octobre 2024. (Aziz Taher/Reuters)

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Existe-t-il un moyen d’arrêter la guerre entre Israël et le Hezbollah ? Ce jeudi, des émissaires de la Maison Blanche, Amos Hochstein et Brett McGurk, sont venus à Jérusalem à la rencontre du Premier ministre israélien pour tenter de trouver une issue à plus d’un mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste libanais soutenu par l’Iran, alors que les Etats-Unis tentent de parvenir à un accord-cadre à quelques jours de l’élection présidentielle.

Jeudi, des tirs de roquettes depuis le Liban ont fait sept morts dans le nord d’Israël et l’armée israélienne a mené des frappes au Liban et sur la bande de Gaza, où elle est en guerre depuis plus d’un an contre le Hamas palestinien, un allié du Hezbollah. Selon des médias israéliens citant des sources gouvernementales, le plan préparé par les émissaires américains prévoit un retrait du Hezbollah du sud du Liban, frontalier d’Israël, ainsi que le retrait de l’armée israélienne de cette région, dont le contrôle reviendrait à l’armée libanaise et aux Casques bleus de l’ONU.

Empêcher le Hezbollah de se réarmer

Le Liban aurait la responsabilité d’empêcher le Hezbollah de se réarmer avec des armes importées et Israël conserverait son droit à se défendre dans le respect du droit international. « Le principal enjeu […] est la capacité et la détermination d’Israël à faire respecter l’accord et à empêcher toute menace à sa sécurité venant du Liban », a déclaré M. Nétanyahou aux deux émissaires, selon son bureau. Plus tard, le Premier ministre a assuré « apprécier » le soutien américain, tout en refusant de céder aux pressions de son allié historique. « J’apprécie beaucoup, beaucoup, le soutien américain et ma politique est simple : quand c’est possible, je dis oui, mais quand il le faut, je dis non », a-t-il dit lors d’une cérémonie militaire. « Les armées terroristes ne seront plus à nos frontières. Le Hamas ne contrôlera plus Gaza et le Hezbollah ne s’installera pas à notre frontière nord dans des positions permettant d’envahir » Israël, a-t-il affirmé.

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a lui aussi rencontré les émissaires américains. Les discussions, selon son bureau, ont porté sur « les dispositifs de sécurité liés à la zone nord (d’Israël) et au Liban, et les efforts pour assurer le retour » des otages retenus dans la bande de Gaza.

Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah dans le sud du Liban pour permettre le retour de quelque 60 000 habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs de roquettes incessants depuis le début de la guerre à Gaza. Selon la télévision israélienne Channel 12, Israël exige le retrait du Hezbollah jusqu’au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres au nord de la frontière israélienne, le déploiement de l’armée libanaise à la frontière, un mécanisme international d’application de la trêve et la garantie qu’Israël conservera sa liberté d’action en cas de menaces. Des responsables israéliens ont affirmé que les soldats, engagés dans une offensive terrestre dans le sud du Liban depuis le 30 septembre, ne se retireraient pas avant un accord qui satisferait les exigences de sécurité d’Israël.

De « bons progrès » selon Antony Blinken

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a fait part jeudi de « bons progrès » dans les discussions. Les Etats-Unis travaillent « très dur » à la conclusion d’un accord qui inclurait un retrait du mouvement islamiste libanais, soutenu par l’Iran, de la région frontalière avec Israël, a-t-il assuré lors d’une conférence de presse. « Au regard de mon récent voyage dans la région et des discussions menées en ce moment même, nous avons bien progressé dans ce sens », a-t-il ajouté avant de conclure : « Nous avons encore du travail à faire ».

Mercredi, le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, s’était dit prêt à un cessez-le-feu « sous conditions », sans préciser lesquelles. D’après des médias israéliens, un cessez-le-feu semble de plus en plus probable, après que le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, a fait état du « démantèlement total de la chaîne de commandement » du Hezbollah.

La guerre qui fait rage depuis le 7 octobre 2023 dans la bande de Gaza s’est propagée au Liban, où Israël mène depuis le 23 septembre des frappes principalement sur les fiefs du Hezbollah dans le sud et l’est du pays, et sur la banlieue sud de Beyrouth. Plus de 1 780 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.