MARIAM ABU DAQQA AU CONSEIL D’ETAT : UNE SÉANCE DIGNE DE KAFKA
MARIAM ABU DAQQA AU CONSEIL D’ETAT : UNE SÉANCE DIGNE DE KAFKA
Au même moment où Israël massacrait 400 personnes d’un coup dans le camp de Jabalya, on a pu assister à une séance surréaliste de non-droit au Conseil d’Etat ce mardi après-midi, Darmanin ayant fait appel du jugement rejetant son arrêté d’expulsion à l’encontre de Mariam Abu Daqqa.
Mariam Abu Daqqa, venue pour 50 jours et repartant le 11 novembre prochain, est arrivée en France pour une série de conférences sur la colonisation israélienne et la cause des femmes palestiniennes.
Ses conférences n’ont pas causé le moindre trouble à l’ordre public où que ce soit, mais Darmanin, qui tient sans doute à soigner son futur électorat d’extrême-droite ,et qui ne sait rien refuser au lobby israélien, s’acharne sur elle.
Après l’avoir arrêtée à Marseille, l’avoir obligée à aller dans un hôtel en résidence surveillée pendant une semaine, puis avoir perdu un procès rejetant l’arrêté d’expulsion qu il avait émis contre elle, notre ministre de l’intérieur revient à la charge alors que Mariam Abu Daqqa ne pense qu’à rentrer chez elle, après avoir perdu 40 de ses proches dans les bombardements israéliens.
Lors d’une audience à la Kafka, la représentante du ministère de l’intérieur a plaidé, en vrac, que Mariam est « susceptible de créer un trouble à l’ordre public » même s’il n’y en a eu aucun, que le FPLP est une association classée terroriste en Europe, qu’elle soutient la libération du « terroriste Georges Abdallah », qu’a été accueillie par l’AFPS, « une association qui soutient le Hamas » puisque ses militants ont déployé une banderole « PALESTINE VAINCRA » (sic){{}}, que « le soutien à la cause palestinienne est acceptable en temps normal mais pas après les événements du 7 octobre " , qu’il est urgent de « sursoir à ses conférences » (dans des cinémas ou des universités), qui « confortent les gens qui crient « ISRAEL ASSASSIN ! » dans les manifestations, que l’antisémitisme est en hausse en France, et qu’ »on voit réapparaître des étoiles juives » (oui les représentants d’Israël à l’ONU en portent ostensiblement), et qu’ » il n’est pas acceptable de parler de colonisation et d’apartheid dans les circonstances actuelles » (re-sic !!).
Après avoir demandé à la représentante de Darmanin pourquoi le consulat de France à Jérusalem avait délivré un visa à Mariam Abu Daqqa si elle est connue en tant que membre du FPLP, le juge est quand même rentré dans le jeu du gouvernement, questionnant avec insistance Mariam Abu Daqqa, pour savoir si elle était membre du FPLP, et même de son bureau politique.
Il a finalement levé la séance en donnant, le plus sérieusement du monde, à Me Julie Godinec, l’excellente avocate de Mariam, et à cette dernière, 24 H pour lui pondre un « rapport » sur ses liens avec le FPLP d’une part ; et sur le sens qu’elle donne au slogan « PALESTINE VAINCRA », d’autre part.
Et jugement dans une semaine… c’est à dire alors que Mariam aura quasiment quitté la France. Cette si belle France, qui a fait perdre ses illusions à Mariam Abu Daqqa, qui prenait au sérieux l’affichage « Liberté, Égalité, Fraternité » aux frontons de ses institutions.
Source : CAPJPO-EuroPalestine