Liban-Israël : vers une guerre totale ?

mercredi 31 juillet 2024

Après la frappe meurtrière, qu’Israël impute au Hezbollah, dans le Golan syrien, les dirigeants israéliens menacent de lancer une attaque d’ampleur au Liban. Les manœuvres de l’impérialisme et le fanatisme de l’extrême-droite israélienne menacent une nouvelle fois de plonger la région dans la spirale de la guerre.

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Depuis plusieurs jours, les menaces israéliennes contre le Liban se font de plus en plus précises. Après qu’une frappe dans le Golan syrien, qu’Israël a immédiatement imputée au Hezbollah, a tué, samedi, douze adolescents sur un terrain de sport, les dirigeants israéliens se sont mis en ordre de bataille. Revenu en urgence des Etats-Unis, Benjamin Netanyahou a reçu du cabinet de sécurité le feu vert pour riposter au Liban.

Instrumentalisant la mort des adolescents druzes dans le Golan, les dirigeants israéliens tirent de cet incident tragique un nouveau prétexte pour élargir les opérations de Tsahal au Liban, déjà frappé d’innombrables fois depuis le 8 octobre. Alors que le Hezbollah nie que le mouvement soit l’auteur du tir meurtrier sur ces civils (en dépit du fait que la roquette soit de facture iranienne), l’armée israélienne elle-même reconnaît qu’il y a peu de chance que l’organisation libanaise ait intentionnellement frappé cette partie du territoire syrien occupé militairement par Israël depuis la guerre des six jours en 1967 puis annexé en 1981 et dont la plupart des habitants refusent la nationalité israélienne.

Quoi qu’il en soit, considérant qu’en frappant le Golan syrien, le Hezbollah avait « franchi une ligne rouge », B. Netanyahu a convoqué le cabinet de sécurité, ce dimanche, tandis que les dirigeants politiques israéliens, quel que soit leur bord politique, ont multiplié les menaces à destination du Liban. Daniel Hagari, porte-parole de Tsahal, a ainsi déclaré qu’il « s’agissait de la plus grande attaque contre des civils israéliens depuis le 7 octobre » tandis que Benny Gantz, opposant de Benjamin Netanyahou, a appelé, hier soir, à une « riposte forte » et à « démembrer le Liban ». Une rhétorique faisant craindre une nouvelle escalade et un embrasement régional au Moyen-Orient.

Depuis plusieurs semaines, déjà, l’intensité des engagements entre le Hezbollah et Israël a significativement augmenté. Multipliant les assassinats ciblés contre le haut-commandement du Hezbollah et bombardant massivement au phosphore blanc les régions au sud du fleuve Litani et les villages au centre du pays, Tsahal n’a cessé d’aggraver la situation. En retour, le Hezbollah a également intensifié ses ripostes, tirant parfois jusqu’à trois cents roquettes en quelques jours pour venger ses commandants tout en s’assurant que la réponse qu’il apportait aux agressions israéliennes ne déclencherait pas une guerre. Du côté libanais de la frontière, venant s’additionner au carnage de Gaza, les combats ont déjà exilé 98 000 personnes et les affrontements ont fait 656 morts. En Israël, 96 000 personnes ont dû être relogés, depuis le 8 octobre, à distance de la frontière.

En promettant de « venger » les civils tués dans le Golan, Israël menace ainsi de porter à un nouveau niveau d’intensité ses opérations au Liban et légitime du même coup un changement d’échelle du conflit qui pourrait précipiter la région dans la spirale de la guerre. Si Israël a déjà procédé à de nombreuses frappes au Liban, la nuit dernière, Tsahal ne semble pas avoir rompu les règles d’engagement des dernières semaines : l’aviation a survolé Beyrouth tout au long de la nuit, franchissant plusieurs fois le mur du son pour intimider la population, sans tirer tandis qu’une quinzaine de villages ont été visés par des frappes importantes tout au long de la nuit.

D’après la presse israélienne, le cabinet de sécurité a décidé d’attendre avant de riposter et se montre désireux de frapper très fort le Hezbollah tout en évitant de déclencher une guerre, qui risquerait de dégénérer en une guerre régionale. Une équation contradictoire dont rien ne dit que le pouvoir israélien sera capable de trouver la solution. Alors que la diplomatie étatsunienne tente de dissuader Netanyahou de frapper Beyrouth et la banlieue-sud de la ville, quartier général du Hezbollah, la tentation demeure : elle appellerait cependant une réponse immédiate du Hezbollah qui pourrait attaquer, en retour, des villes israéliennes, comme Haïfa ou Tel-Aviv.

Comme le rapporte l’Orient-le-Jour, Tsahal envisage également de frapper le Liban de la même manière qu’elle avait répondu à l’attaque d’un drone Houthis à Tel-Aviv en incendiant le port de Hodeida au Yémen. L’armée israélienne pourrait ainsi procéder à des frappes stratégiques sur des infrastructures cruciales mais, là encore, le Hezbollah répondrait très certainement. Il n’est, par ailleurs, pas impossible que les ambitions maximalistes de l’extrême-droite israélienne, partisane de la colonisation du sud-Liban, ne finissent par être appliquées : la tentation d’envahir le pays suscite en effet l’adhésion d’une frange considérable de l’opinion israélienne en dépit du fait que ce scénario aurait des conséquences catastrophiques pour Israël et l’ensemble de la région.

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SOURCE : Révolution Permanente


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