Le Comité spécial de l’ONU estime que les méthodes de guerre d’Israël à Gaza sont compatibles avec un génocide, y compris le recours à la famine comme arme de guerre

lundi 18 novembre 2024

NEW YORK (14 novembre 2024) – La guerre menée par Israël à Gaza présente les caractéristiques d’un génocide, avec des pertes civiles massives et des conditions mettant la vie en danger intentionnellement imposées aux Palestiniens, a déclaré le Comité spécial des Nations Unies chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes* dans un nouveau rapport publié aujourd’hui.

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« Depuis le début de la guerre, les responsables israéliens ont publiquement soutenu des politiques qui privent les Palestiniens des biens de première nécessité dont ils ont besoin pour survivre : la nourriture, l’eau et le carburant », a déclaré le Comité. « Ces déclarations, ainsi que l’ingérence systématique et illégale dans l’aide humanitaire, montrent clairement l’intention d’Israël d’instrumentaliser les fournitures vitales à des fins politiques et militaires. »

Couvrant la période d’octobre 2023 à juillet 2024, le rapport examine l’évolution de la situation dans le territoire palestinien occupé et le Golan syrien occupé, mais se concentre sur l’impact catastrophique de la guerre actuelle à Gaza sur les droits des Palestiniens.

« Par son siège de Gaza, son obstruction à l’aide humanitaire, ses attaques ciblées et ses meurtres de civils et de travailleurs humanitaires, malgré les appels répétés de l’ONU, les ordonnances contraignantes de la Cour internationale de justice et les résolutions du Conseil de sécurité, Israël provoque intentionnellement la mort, la famine et des blessures graves, utilisant la famine comme méthode de guerre et infligeant des punitions collectives à la population palestinienne », a déclaré le Comité.

Le rapport montre comment la vaste campagne de bombardements d’Israël à Gaza a décimé les services essentiels et déclenché une catastrophe environnementale qui aura des conséquences sanitaires durables. Début 2024, plus de 25 000 tonnes d’explosifs – l’équivalent de deux bombes nucléaires – ont été larguées sur Gaza, provoquant des destructions massives et l’effondrement des systèmes d’approvisionnement en eau et d’assainissement, la dévastation de l’agriculture et une pollution toxique.

« En détruisant les systèmes vitaux d’approvisionnement en eau, d’assainissement et d’alimentation, et en contaminant l’environnement, Israël a créé un ensemble de crises mortelles qui infligeront de graves dommages aux générations à venir », a déclaré le Comité.

Le rapport soulève de graves inquiétudes quant à l’utilisation par Israël de systèmes de ciblage améliorés par l’IA pour diriger ses opérations militaires, et à l’impact que cela a eu sur les civils, particulièrement évident dans le nombre impressionnant de femmes et d’enfants parmi les victimes.

« Le recours par l’armée israélienne à un ciblage assisté par l’IA, avec une surveillance humaine minimale, combiné à des bombes lourdes, souligne le mépris d’Israël pour son obligation de faire la distinction entre civils et combattants et de prendre des garanties adéquates pour éviter les morts civiles », a déclaré le Comité.

Dans le contexte de la dévastation de Gaza, la censure croissante des médias par Israël, la répression de la dissidence et le ciblage des journalistes constituent des efforts délibérés pour bloquer l’accès mondial à l’information, a constaté le Comité. Il a également noté que les réseaux sociaux supprimaient de manière disproportionnée les « contenus pro-palestiniens » par rapport aux messages incitant à la violence contre les Palestiniens.

Le Comité a condamné la campagne de diffamation en cours et les autres attaques contre l’UNRWA et l’ONU en général.

« Cette réduction délibérée au silence des médias, combinée à la désinformation et aux attaques contre les travailleurs humanitaires, constitue une stratégie claire visant à saper le travail vital de l’ONU, à couper la bouée de sauvetage de l’aide qui parvient encore à Gaza et à démanteler l’ordre juridique international », a déclaré le Comité.

Le Comité a appelé tous les États Membres à respecter leurs obligations juridiques afin de prévenir et de mettre un terme aux violations du droit international par Israël et de tenir ce dernier responsable.

« Il est de la responsabilité collective de chaque État de cesser de soutenir l’assaut contre Gaza et le système d’apartheid en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est », a déclaré le Comité.

« Il incombe aux États membres de faire respecter le droit international et de veiller à ce que les auteurs de violations répondent de leurs actes. Ne pas le faire affaiblit le cœur même du système juridique international et crée un précédent dangereux, permettant aux atrocités de se poursuivre sans contrôle. »

Le rapport du Comité sera présenté à la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies le 18 novembre 2024.

SOURCE : ONU