L’armée israélienne annonce avoir « éliminé » le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, dans une frappe le 13 juillet à Gaza

dimanche 4 août 2024

L’armée israélienne a annoncé ce jeudi 1er août la mort du commandant des brigades Al-Qassam. Il avait été visé par une frappe dans le sud de la bande de Gaza il y a deux semaines.

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Une photo non datée montre Mohammed Deif, le chef des Brigades Al-Qassam, l’aile militaire du groupe palestinien du Hamas, dans un lieu non divulgué. (AFP)
par LIBERATION, AFP et Reuters

Il est l’un des grands ennemis d’Israël. Ce jeudi 1er août, l’armée israélienne a annoncé que le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, a été « éliminé » dans une frappe survenue le 13 juillet à Gaza, où l’Etat hébreu est en guerre contre le mouvement islamiste palestinien depuis près de dix mois.

« L’armée israélienne annonce que le 13 juillet 2024, des avions de combat ont mené des frappes dans la région de Khan Younès, et à la suite d’une analyse de renseignements, il peut être confirmé que Mohammed Deif a été éliminé », a affirmé l’armée dans un communiqué. Le Hamas n’a pour l’heure pas commenté cette nouvelle, qui est intervenue au cours de la cérémonie funéraire organisée à Téhéran en hommage au chef du mouvement islamiste, Ismaïl Haniyeh, tué mercredi 31 juillet par une frappe israélienne dans la capitale iranienne.

« Deif a dirigé, planifié et exécuté le massacre du 7 octobre », a ajouté l’armée en référence à l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de 1 197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Le commandant des brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, avait été ciblé par un bombardement israélien dans le sud de la bande de Gaza, ayant alors causé la mort d’au moins 90 Palestiniens, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas. Le mouvement islamiste avait alors nié que Mohammed Deif était parmi les victimes.

Un « chat à neuf vies » loupé à plusieurs reprises par le Mossad

Depuis près de trente ans, Mohammed Deif était l’un des hommes les plus recherchés par Israël et figurait sur la liste américaine des « terroristes internationaux » depuis 2015. D’après l’armée israélienne, Mohammed Deif a mené plusieurs attaques contre l’Etat hébreu au fil des années et opérait avec Yahya Sinwar, le chef du Hamas à Gaza. « Pendant la guerre, il a commandé les activités terroristes du Hamas dans la bande de Gaza en donnant des ordres et des instructions aux membres supérieurs de l’aile militaire du Hamas », a détaillé Tsahal.

A au moins sept reprises depuis 2001, le service de renseignement israélien avait tenté d’exécuter Mohammed Deif. Lors d’une tentative en 2014 dans le nord de la ville de Gaza, sa femme, son fils de 7 mois et sa fille de 3 ans avaient été tués. Lui s’en était toujours sorti indemne, quoiqu’il eût perdu un œil et demeurait paralysé d’un bras et des jambes, utilisant un fauteuil roulant pour se déplacer, d’après certains médias du Hamas. Ce qui avait valu de multiples sobriquets à cet homme énigmatique, qui parlait rarement et n’apparaissait jamais en public : « chat à neuf vies », « fils de la mort », « tête de serpent »…

Le 7 octobre, Mohammed Deif avait pourtant pris la parole dans un enregistrement audio diffusé par Am-Aqsa TV, la chaîne de télévision du Hamas, pour appeler à « mettre un terme à tous les crimes de l’occupation » israélienne, et s’adresser aux membres de l’organisation terroriste. « Aujourd’hui, la rage d’Al-Aqsa, la rage de notre peuple et de notre nation explose. Le jour est venu de faire comprendre à notre ennemi criminel que son temps est révolu », avait-il déclaré lors de cette rare allocution.

Pour compléter votre lecture  : https://www.liberation.fr/internati...

Source : LIBERATION
Mis à jour : le 1er août à 11 h 35 avec plus de détails sur le communiqué de l’armée israélienne et sur le profil de Mohammed Deif.