Khalida Jarrar témoigne des conditions inhumaines dans lesquelles elle est emprisonnée

lundi 2 septembre 2024

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Arrêtée une nouvelle fois le 26 décembre 2023 puis placée en détention administrative, la militante et universitaire palestinienne Khalida Jarrar est placée à l’isolement dans la prison de Neve Tirza dans des conditions inhumaines depuis le 12 août. Dans un message transmis par ses avocats, elle affirme : « Je meurs tous les jours. La cellule est comme une petite boîte fermée où l’air ne pénètre pas. Il n’y a qu’une toilette dans la cellule avec une petite fenêtre au-dessus, qui a été scellée un jour seulement après mon transfert. Ils ne m’ont laissé aucun espace pour respirer, et même ce que l’on appelle l’« ashnav » (judas) sur la porte de la cellule a été scellé. Il n’y a qu’une petite ouverture où je m’assois la plupart du temps pour respirer. Je suffoque dans ma cellule, attendant que les heures passent, espérant trouver quelques particules d’oxygène pour respirer et rester en vie ». Par ailleurs, elle poursuit en soulignant que « ce qui a aggravé la misère de mon isolement, ce sont les températures élevées. Je suis, en somme, à l’intérieur d’un four à la température très élevée. Je ne peux pas dormir à cause de la chaleur extrême, et non seulement ils m’ont isolé dans ces conditions, mais ils ont délibérément coupé l’eau dans la cellule. Même lorsque je demande à remplir une bouteille d’eau pour boire, ils me l’apportent au bout d’au moins quatre heures. Quant aux sorties dans la cour de la prison, je n’y ai été autorisée qu’une seule fois après huit jours d’isolement, et ils retardent délibérément la livraison du repas de mauvaise qualité pendant des heures ».

Dans un communiqué, ses collègues de l’Université de Birzeit nous informent que « Khalida Jarrar est détenue dans une très petite cellule d’isolement, mesurant seulement 2 mètres sur 1,5 mètre, où le seul espace disponible est occupé par un matelas. La cellule contient également une minuscule salle de bain avec des toilettes et une douche. Elle est complètement fermée, sans fenêtres pour l’aération ou l’air frais.Depuis, elle est détenue en isolement dans une cellule de 2 mètres sur 1,5 mètre sans fenêtre, sans lumière et sans aucune ventilation. Personne n’a été informé des raisons de cette action. » Par ailleurs, ils rappellent avec la plus grande fermeté que « les conditions dures et inhumaines de son isolement sont non seulement illégales, mais aussi inhumaines au regard de l’humanité. Le fait qu’elle soit enfermée depuis près de trois semaines fait partie du travail des barbares qui ont pour objectif l’anéantissement génocidaire d’un peuple entier. Jarrar est littéralement privée d’air et se voit refuser de force le souffle de la vie. Sa voix, comme celle de tous les prisonniers palestiniens, ne sera pas réduite au silence et son travail, comme celui de tous les Palestiniens qui luttent pour la liberté, ne s’arrêtera pas ».

Khalida Jarrar fait partie des plus 9900 hommes, femmes et enfants détenus dans les geôles sionistes, sans oublier les milliers de personnes emprisonnées dans les camps d’internement de Gaza. Parmi eux, 87 prisonnières palestiniennes sont incarcérées à la prison de Damon, dont au moins 19 d’entre elles sous le régime de la détention administrative c’est-à-dire un emprisonnement sans inculpation ni jugement pour une période de 6 mois maximum renouvelable indéfiniment.

Alors que le génocide à Gaza se poursuit depuis près d’un an et que l’occupation israélienne vient de lancer la plus grande opération militaire en Cisjordanie depuis 20 ans, le combat pour la libération des prisonniers palestiniens doit être compris comme indissolublement lié au combat pour la libération de la Palestine de la mer au Jourdain ! Dans toutes nos mobilisations actuelles et à venir, portons cette exigence !

Source : Collectif Palestine Vaincra
Août 30, 2024 | Prisonniers Palestiniens