Guerre a Gaza : une frappe israélienne sur une zone humanitaire fait 40 morts de Khan Younès

jeudi 12 septembre 2024

La zone humanitaire d’Al-Mawasi à Khan Younès, dans la bande de Gaza, a été frappée par l’armée israélienne dans la nuit de lundi à mardi 10 septembre, provoquant la mort de 40 personnes et faisant 60 blessés, selon la Défense civile gazaouie.
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« Nos équipes travaillent toujours pour retrouver 15 personnes disparues après la frappe qui a ciblé les tentes des personnes déplacées de Al-Mawasi, à Khan Younès », a indiqué un responsable de la Défense civile gazaouie.
©️ Saher Alghorra/Zuma Press Wire/ABACAPRESS.COM

Al-Mawasi, dans la ville de Khan Younès dans la bande de Gaza, avait été désignée comme zone de sécurité par l’armée israélienne au début de la guerre, et des dizaines de milliers de Palestiniens déplacés y ont trouvé refuge. C’est pourtant cette zone humanitaire qu’a frappé, dans la nuit du lundi au mardi 10 septembre, l’armée israélienne provoquant la mort de 40 personnes et faisant 60 blessés, selon un bilan provisoire de la Défense civile de Gaza.

« Nos équipes travaillent toujours pour retrouver 15 personnes disparues après la frappe qui a ciblé les tentes des personnes déplacées de Al-Mawasi, à Khan Younès », a indiqué un responsable de la Défense civile gazaouie, Mohammed Al-Mughair, à l’AFP. Les frappes ont formé de grands cratères dans la zone humanitaire, a précisé la défense civile, organisation chargée des services d’urgence dans la bande de Gaza. « Des familles entières ont disparu dans le massacre de Al-Mawasi à Khan Younès, sous le sable, dans des trous profonds », a également déclaré un autre de ses porte-paroles, Mahmoud Basal, dans un communiqué. « Plus de 20 à 40 tentes ont été complètement endommagées », a-t-il ajouté, déplorant une pénurie d’outils et d’équipements qui entrave les opérations de sauvetage.

Des évacuations ordonnées dans le nord de Gaza

De son côté, et comme chaque fois que ses bombes touchent des infrastructures civiles, l’armée israélienne a affirmé avoir « frappé d’importants terroristes du Hamas qui opéraient depuis un centre de commandement et de contrôle au sein de la zone humanitaire de Khan Younès ». Et de renvoyer la responsabilité des morts civils au Hamas : « Les organisations terroristes de la bande de Gaza continuent d’abuser systématiquement des infrastructures civiles et humanitaires, y compris la zone humanitaire désignée, pour mener des activités terroristes contre l’État d’Israël et les troupes de Tsahal », a-t-elle justifié dans un communiqué tandis que l’organisation islamiste a démenti y avoir des combattants.

L’armée israélienne a également ordonné, lundi, l’évacuation de plusieurs secteurs du nord-ouest de la bande de Gaza où elle avait annoncé en janvier dernier avoir « achevé le démantèlement de la structure militaire » du Hamas. Depuis le début de la guerre au lendemain des attentats meurtriers du Hamas, le 7 octobre 2023, presque toute la population gazaouie a été déplacée au moins une fois. Privées d’accès aux soins, à l’eau et à la nourriture alors que l’aide humanitaire est entravée, des dizaines de milliers de personnes quittent, à chaque évacuation, leurs logements ou abri de fortune, en emportant avec elles leurs affaires, souvent sans savoir où aller. 40 988 Palestiniens sont morts depuis cette date, selon le bilan livré lundi par le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, dont une majorité de femmes et d’enfants, selon les Nations unies.

Les négociations en vue d’un cessez-le-feu, conduites sous la houlette des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar, s’enlisent alors que dans le même temps Israël a intensifié ses opérations en Cisjordanie occupée. « Le Hamas ne signera pas un accord qui ne met pas fin à la guerre, et Netanyahou ne l’acceptera pas si cela met fin à la guerre. Tous les autres points sont des détails : prisonniers, redéploiement, couloir de Philadelphie », résume dans nos colonnes le fondateur et directeur du Centre de recherche et d’information Israël-Palestine (Ipcri) Gershon Baskin, tandis que les mobilisations s’amplifient à Tel Aviv pour exiger un accord et la libération des otages.

Source : Humanité
10 septembre 2024