Gaza : pillages et contrebande généralisés entravent la distribution de l’aide, selon l’UNRWA

samedi 29 juin 2024

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UNRWA Des enfants font la queue pour obtenir de la nourriture à Gaza.

Le chef de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) s’est inquiété, lundi, de l’effondrement de l’ordre civil à Gaza, qui a permis le pillage et la contrebande à grande échelle et bloqué l’acheminement de l’aide dans l’enclave palestinienne.

Depuis que la guerre a éclaté dans la bande de Gaza il y a plus de huit mois, le territoire palestinien « a été décimé », a déclaré lors d’une réunion de la Commission consultative de l’agence onusienne à Genève, Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA.

« L’effondrement de l’ordre civil a entraîné un pillage et une contrebande généralisés qui empêchent l’acheminement de l’aide humanitaire dont ont désespérément besoin les Gazaouis  », a-t-il dit, relevant qu’au cours des neuf derniers mois, le monde a été témoin « d’un échec sans précédent de l’humanité sur un territoire marqué par des décennies de violence », avec des Palestiniens et des Israéliens, qui ont subi des pertes terribles et ont énormément souffert.

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UN News/Anton Uspensky Le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, s’adresse aux médias au siège des Nations Unies à Genève.

La faim est à un niveau « catastrophique »

En attendant, les habitants de Gaza s’accrochent à la vie, déplacés à maintes reprises dans un « territoire ravagé » par le conflit. Or pour plus de deux millions de Gazaouis, « c’est un véritable enfer, un cauchemar dont ils ne peuvent se réveiller », a insisté le chef de l’UNRWA, la principale organisation onusienne dans l’étroit territoire palestinien, qui fait l’objet d’intenses et incessants bombardements et combats menés par l’armée israélienne.

Face aux difficultés de faire rentrer de l’aide sur le territoire, « la faim est à un niveau catastrophique » dans le territoire, selon l’agence onusienne. Sur le terrain, des enfants meurent de malnutrition et de déshydratation, tandis que la nourriture et l’eau potable attendent dans des camions.

Pourtant si l’UNRWA reste «  l’épine dorsale » de la réponse humanitaire à Gaza, l’agence onusienne « chancelle  » sous le poids des attaques incessantes. À Gaza, l’UNRWA a ainsi payé un lourd tribut, avec la mort de 193 membres de son personnel. Plus de 180 installations ont été endommagées ou détruites, tuant au moins 500 personnes qui cherchaient la protection des Nations Unies.

Les convois humanitaires attaqués

Selon le chef de l’UNRWA, des membres du personnel ont été détenus avec d’autres habitants de Gaza par les forces de sécurité israéliennes et ont fait état « de mauvais traitements et de tortures » dans l’enclave palestinienne.

« Nos convois ont été attaqués malgré des déplacements coordonnés avec les autorités israéliennes. Nos locaux ont été utilisés à des fins militaires par Israël, le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens », a-t-il dit.

« En 30 ans de travail humanitaire, je n’ai jamais été confronté à un mépris aussi flagrant du statut protégé des travailleurs, des installations et des opérations humanitaires en vertu du droit international  », a fait valoir M. Lazzarini, soulignant que « fermer les yeux sur ces attaques crée un dangereux précédent : cela compromet le travail humanitaire futur et l’ordre international fondé sur des règles dans d’autres situations de conflit ».

Pour lire la suite de l’article  : https://news.un.org/fr/story/2024/0...

Source  : NATIONS UNIES