Alors que se poursuivent, à Doha, les négociations en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza, les Palestiniens peinent toujours à survivre sous les ruines de la guerre. Que reste-t-il de la société palestinienne aujourd’hui ?
Des palestiniens sous les ruines après les bombardements israéliens sur Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 août 2024 ©AFP - Bashar Taleb
Provenant du podcast
Cultures Monde avec
Jean-Paul Chagnollaud Professeur émérite des universités, président de l’Institut de Recherche et d’Études Méditerranée Moyen-Orient (IREMMO)
Sarah Daoud Docteure en sciences politiques affiliée au CERI de Sciences-Po
Stéphanie Latte Abdallah Historienne, politologue, anthropologue, directrice de recherche au CéSor (EHESS/CNRS)
On compte désormais près de 40 000 morts et plus de 92 000 blessés à Gaza, tandis que l’aide humanitaire peine toujours à s’y frayer un chemin et que la poliomyélite se répand dans l’enclave par les eaux usées. Ce lundi, l’ONU a notamment dû suspendre complètement ses opérations humanitaires pour la première fois depuis le début de la guerre, en raison d’un ordre d’évacuation israélien.
En attendant, les Gazaouis sont plus isolés que jamais, Israël contrôlant les corridors stratégiques. En Cisjordanie aussi, les barrages se sont multipliés entre les différentes villes, séparant un peu plus les Palestiniens les uns des autres ; eux qui sont déjà séparés politiquement, les uns dirigés par le Hamas et les autres par l’Autorité palestinienne… Les tentatives de réconciliation amorcées cet été lors d’une rencontre en Chine n’ont pour l’instant eu aucun effet sur le quotidien des Palestiniens, une société qui tente de survivre sous les ruines de la guerre.
De Gaza à la Cisjordanie, comment la guerre frappe-t-elle les Palestiniens ? Qui portera la cause de ce peuple demain ? Peut-on s’attendre à une réconciliation des factions de résistance palestinienne ? Enfin, qu’attendre des décisions récentes de la justice internationale en matière d’atteinte aux droits fondamentaux de la population ?
Focus : Les prisonniers palestiniens, pierre angulaire du conflit
Avec Stéphanie Latte Abdallah, historienne, directrice de recherche au Césor (EHESS/CNRS).
Depuis le 7 octobre 2023, plus de 4000 Palestiniens ont été arrêtés par les services de sécurité israéliens et plus d’une cinquantaine de gazaouis sont morts dans des camps militaires, dont la plupart dans le camp de Sde Teiman, dans le Néguev. Ces derniers mois, les témoignages d’avocats et d’anciens prisonniers se multiplient alors pour dénoncer un recours systématique des services d’Itamar Ben Gvir à la torture et aux violences physiques contre les Palestiniens détenus par le régime. Dans l’ombre de leurs cellules, les prisonniers sont en effet une clé de voûte de la guerre entre le Hamas et Israël, et sont tantôt appréhendés comme un symbole de libération nationale que comme une monnaie d’échange dans le cadre de négociations politiques.
Références sonores
Témoignage de deux habitants de Gaza, TV 5 monde, le 12 juillet 2024
Témoignage dans le camp de Nouseirat, Reportage d’Alice Froussard, Journal de 8h France culture, le 03 août 2024
Témoignage de Fadi Afana, secouriste palestinien à Gaza, Arte, 2024
“Cisjordanie : chassés par les colons israéliens, des Palestiniens retrouvent le village de Zanuta en ruines”, Reportage d’Alice Froussard, Journal de 7h00 France culture, le 23 août 2024
"Cisjordanie, l’autre front", Reportage d’Isabelle Ducret, Temps Présent, le 19 octobre 2023
"Cisjordanie : les prisonniers du conflit", ARTE Reportage, Sophie Nivelle Cardinale, 2024
Rasha Nahas - ‘Wrood’ (2022)
Source : FRANCE CULTURE
Pour écouter le podcast Série « Moyen-Orient, la guerre à quel prix ? »
Épisode 4/4 : De Gaza à la Cisjordanie, la survie
Jeudi 29 août 2024 :
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